Journée organisée par Lucile Haute pour le séminaire « D’un territoire l’autre »
La numérisation agit-elle comme fragmentation et le numérique comme colle ? Leurs effets conjoints engagent-ils vers un devenir bouillie du monde dans une equivalence de tout avec tout (matière, temps, information), la singularité s’effaçant dans le flux. Le vivant devient matière a traiter, le corps territoire a coloniser. Quels corps et quels sujets habitent un tel monde ? Des artistes mettent en place des stratégies pour recréer du jeu la ou le dispositif devient autoritaire. Les techniques de conquête du corps (performance, sport) s’opposent aux technologies a la conquête du corps. Toujours a construire, le corps du performeur échappe a la réification et s’ouvre au delà de ce qui peut être prédit. Ce, quant bien même son corps se voit augmente par des outils et prothèses numériques. Le cyborg de Haraway en est l’ontologie. Ce sujet est simultanément fiction et réalite, potentiel et actuel, chair vivante et données inertes, entite agissante et objet (produit) d’actions extérieures. Il est hybride. Il invente et adopte un mode singulier d’habitation du monde. Il est poreux d’une nouvelle façon a des intentionnalités externes. Existe-t-il un rapport subjectivant et individuant a la technique et a la technologie ? Sur cette colonisation réciproque du corps et des technologies, les sportifs ont peut-être autant a nous dire que les artistes avec lesquels ils collaborent. En performance, c’est étudier l’évènement résultant du rapports de force entre intentions divergentes : le déterminisme numérique se mesure a l’indétermination du vivant. Cette journée sera consacrée a l’étude de ce que les nouvelles technologies font aux corps – qui usent des nouvelles technologies.