Projet développé par Donatien Aubert.
Collaboration avec le chirurgien maxillofacial Roman Hossein Khonsari (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris)
Installation partielle
Tomographies préopératoires
Scans photogrammétriques des personnages reconstitués dans les crânes : Effigy, Paris.
Impression 3D des crânes par frittage de poudre : Prodways, Initial, Seynod.
Nœuds en polyamide noir. Tubes d’inox polis miroir. 280 x 45 x 150 cm.
Tomographies postopératoires
Impressions sur plexiglas contrecollées sur aluminium, 40 x 40 cm : Picto, Paris.
La Torre dell’anima est un projet artistique issu d’une collaboration art-science entre l’artiste et chercheur Donatien Aubert et le chirurgien maxillofacial Roman Hossein Khonsari, officiant à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière et à l’Hôpital Necker Enfants-Malades. Il est né d’un intérêt mutuel de l’artiste et du médecin pour leurs champs d’expertise respectifs et parce qu’ils mobilisent pour leur travail les mêmes procédures logicielles : les techniques de modélisation 3D interactive. Leur maîtrise est impérative pour Roman Hossein Khonsari, tant pour ausculter les tomographies X, afin d’établir la nature des fractures subies par ses patients, que pour stabiliser un diagnostic préimplantatoire, ou enfin si nécessaire, pour fabriquer des prothèses sur mesure par conception et fabrication assistées par ordinateur). Donatien Aubert les mobilise communément dans ses travaux plastiques, pour usiner ou imprimer en 3D des objets, sinon pour la conception d’environnements numériques interactifs.
L’installation a été créée à partir de tomographies anonymisées extraites de la base de données de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris. Les tomographies ont été sélectionnées pour les causes des traumatismes qu’elles exposent et permettent d’identifier : attaque par balles, accident de la voie publique, défenestration, chute en état d’ivresse, cancer lié à des formes de surconsommation, et qui prises ensemble traduisent la violence de certains phénomènes sociaux contemporains. Le projet ne vise pas la création de vanités. Contrairement aux peintures des XVIe et XVIIe siècles présentant des os humains, le but n’est pas ici de créer des memento mori, des rappels moraux de l’inéluctabilité de la mort. L’objectif de La Torre dell’anima est autre, plus humble et incisif à la fois : montrer comment le corps est soigné à l’époque contemporaine et jusque quel seuil il peut être modifié à cette fin. La Torre dell’anima confronte l’enregistrement topographique des fractures des patients à la mémoire qu’ils ont peut-être développée des circonstances des accidents qui les ont provoquées et auxquelles ils ont survécu.
Gros plan mettant en évidence une fracture balistique sur l’une des tomographies préopératoires imprimées en 3D.
L’installation a été présentée du 5 au 28 mai 2017 dans le cadre de l’exposition « Le secret » à la galerie YGREC aux Grands Voisins (75014).
Pensée comme une conclusion du programme Exposer la recherche en art, l’exposition « Le secret » invite à lier les questions de l’exposition et celles du secret comme s’il s’agissait de mettre à vue ce qui est inconnaissable ou confidentiel, voire incompréhensible ou ce dont on ne peut rien dire. C’est donc sans pouvoir dire de quoi le secret est-il le nom que l’exposition propose de s’intéresser à ses formes comme à ses effets: de l’identité singulière aux rêves intimes, en passant par les histoires de famille ou celles de la grande histoire et des secrets d’États, jusqu’à l’herméneutique propre au déchiffrement des œuvres.
Artistes : Donatien Aubert, Ismail Bahri, Béatrice Balcou, Jean-Baptiste Caron, Sarah Charlesworth, Raphaël Dallaporta, Edith Dekyndt, Justine Emard, Nicolas Gourault, Gilbert Hage, Noelle Kahanu, Violaine Lochu, Aurel Porté, Shooshie Sulaiman, Jeanne Susplugas, Francisco Tropa, Melvin Way.
Commissariat : Françoise Docquiert, Corinne Le Néün, Christophe Viart, Nayla Tamraz, Tatiana Nedelskaya, Paul-Antoine Parot et le collectif Polynome.
Remerciements : Galerie Jocelyn Wolff, Paris.
Galerie Les Filles du Calvaire, Paris.
Galerie Tanit, Beyrouth/Munich.
Collection Antoine de Galbert, Paris.
Organisation : Institut ACTE CNRS UMR 8218 et l’ENSAPC en partenariat avec le CNAP.
OUVERTURE :
Du mercredi au samedi de 13h à 19h,
dimanche de 13h à 18h.
ENSAPC YGREC
82, Avenue Denfert-Rochereau
Les Grands Voisins
Ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul
Bâtiment Lelong
75 014 Paris
ACCÈS
M°4/6 Denfert-Rochereau
RER B Port Royal ou Denfert-Rochereau
Bus 38 et N1 : Arrêt Saint-Vincent-de-Paul
Vélib : Station 14111 – 18 rue Cassani