Arcologie

L’Architecture vivante

L’Architecture vivante est un projet artistique visant à subsumer en un territoire virtuel interactif (modélisé en 3D) quels furent les principaux courants du biomorphisme architectural. Une maquette (physique) d’environ un à deux mètres d’envergure serait associée au dispositif. Elle serait conçue par ordinateur et fabriquée à l’aide de machines à commande numérique (impressions 3D, découpes au jet d’eau). Elles seraient composées de matériaux typiques de l’artisanat art nouveau (bois, métal et verre). Le déplacement de « pions » sur la maquette, qui serait munie de capteurs infrarouges ou magnétiques, permettrait la téléportation d’avatars aux endroits désirés du modèle virtuel.
L’Architecture vivante consisterait en la création d’une île empruntant à Paolo Soleri son concept d’arcologie. Pour lutter contre l’étalement des villes, réflexe urbanistique des Trente Glorieuses, Paolo Soleri, ancien disciple de Frank Lloyd Wright, proposa de complexifier et de densifier l’organisation urbaine, en maximisant les surfaces utiles et en construisant à la verticale : il inventa à cette fin le concept d’arcologie. L’arcologie est une mégastructure dessinée pour incorporer des exploitations agricoles, une écologie interne, avec l’aménagement d’espaces verts, facilitant le recyclage des eaux usées et de l’air, le tissu urbain étant pensé de prime abord pour favoriser la création de relations sociales soutenues.
Ici l’arcologie serait constituée d’éléments divers (plans d’ensemble, pièces d’ingénierie, façades, intérieurs, modénatures, promenades, jardins etc.) empruntés à l’histoire du biomorphisme architectural, notamment à l’art nouveau (Horta, Gaudi, Van de Velde, Olbrich, Wright etc.), l’expressionisme architectural (Taut, Poelzig, Mendelsohn), le Bauhaus (les « biotechnologies » de Laszlo Moholy-Nagy), Fuller et ses admirateurs (Webb, Cook, Crompton, Chalk, Greene, Foster), les métabolistes japonais (Kurokawa, Kikutake), la blobitecture (Future Systems, Gehry), l’architecture morphogénétique (Achim Menges, Andrew Kudless) ainsi que des projets d’écoconception. La sémantisation des espaces s’opérerait de la manière suivante, en adoptant des techniques de monstration propres à l’art de la mémoire : chaque étage correspondrait à une période historique et au mouvement qui lui est rattaché (les passerelles, largement usitées par Soleri dans ces dessins conceptuels, permettraient de souligner les liens historiques existant entre chacun des projets architecturaux). Le design de la mégastructure dépendrait ainsi des modules historiques sélectionnés. Les déplacements dans l’espace virtuel déclencheraient des événements modifiant l’environnement de l’arcologie (passage du jour à la nuit, plateformes mobiles, efflorescence de végétaux, etc.).